Nous avons tous entendu qu’une personne souffre d’un certain trouble de santé et que, puisque son parent en est atteint, il est normal qu’elle en soit également atteinte. Nous mettons alors en cause l’hérédité.
En effet, nous portons tous dans nos gènes des prédispositions à certains troubles, qui font partie du patrimoine génétique reçu à notre naissance. Par exemple, le diabète qui semble se transmettre de génération en génération. Mais puisque nos parents ont eu ce diabète, est-ce que fatalement nous l’aurons également ?
Bonne nouvelle, la réponse est non !
C’est là qu’intervient la prévention, à laquelle nous ne prêtons souvent pas assez d’attention. Lorsque tout va bien, nous « profitons » de la vie comme bon nous semble, sans tenir compte de certains facteurs et sans nous préoccuper des conséquences de nos comportements à long terme
Nous profitons, profitons, profitons…, jusqu’au jour où les problèmes de santé apparaissent et sortent d’on ne sait où…. Sortent-ils réellement de nulle part ?
Voici quelques données scientifiques :
– Est-ce que les gènes se modifient ?
Dans notre ADN, nous avons :
- 15 % de nos gènes sont codés, c’est-à-dire qu’ils sont fixes.
- 85 % sont non codés, c’est à dire qu’ils sont modulables mais pas modifiables.
Cela signifie que ces gènes modulables peuvent s’exprimer ou s’éteindre. Comme des interrupteurs d’un tableau électrique que l’on éteint ou que l’on allume. C’est ce que nous appelons l’épigénétique.
– Comment ces gènes sont-ils modulables ?
Imaginez un ruban adhésif se fixant sur un gène, empêchant ainsi ce gène d’être copié et dupliqué. Il est alors éteint et bloqué, donc il ne peut être exprimé. Dans un terme plus scientifique, ce micro morceau de ruban adhésif est appelé un groupe méthyl. Il y a également des interactions qui se font au niveau des histones, mais je ne vais pas rentrer dans les détails pour ne pas vous perdre…
Ce qu’il faut retenir est qu’une bonne partie des gènes que nous avons hérités de nos ancêtres sont modulables et non modifiables.
Comment pouvons-nous influencer ces gènes ?
Les gènes s’expriment ou s’éteignent en fonction de l’environnement au sens large.
L’alimentation joue un rôle crucial. Il s’agit principalement des micronutriments (vitamines, minéraux, oligo éléments, acide gras essentiel…) qui vont influencer les gènes par leur présence dans l’environnement cellulaire. Les macronutriments (glucides, lipides et protéines) ont plutôt essentiellement une fonction énergétique.
Le stress en créant une cascade biochimique dans le corps, a une action sur l’épigénétique. Il est donc nécessaire de le gérer au mieux par de bonnes respirations, des méditations, des balades en pleine nature…
Mais encore les activités physiques, le travail, le sens que nous donnons à notre vie, nos pensées, la curiosité, les interactions sociales…
Cependant, je précise ici, qu’il y a des maladies génétiques sur lesquelles on ne peut exercer une quelconque influence, comme la Trisomie 21.
Peut-on influencer les gènes de nos enfants ?
A priori oui tout à fait. Une étude menée sur des souris a montré que l’épigénétique se transmettrait et influencerait donc leur gènes. Il est donc important de leur favoriser une bonne expression génétique chez nos enfants en choisissant un bon environnement dès la conception, même avant la conception et durant toute la grossesse. Ainsi, nous pourrions agir sur le bien-être de nos descendants. Ne souhaitons-nous pas qu’ils soient dans une meilleure forme possible ?
Conclusion :
Nous pouvons effectivement affirmer que notre mode de vie peut influencer nos gènes.
Selon le Dr Joël de Rosnay, il s’agit de la grande révolution de la biologie de ces dernières années, car ce un concept dément en partie la « fatalité » de la génétique. Ne serait-ce pas les habitudes prises de génération en génération qui seraient une des causes des mêmes troubles répétitifs de génération en génération ?
Nous pouvons donc reprendre le pouvoir sur notre vie et notre bien-être en favorisant une bonne expression et une modulation de nos gènes. De même, nous pouvons agir en amont en prévention, en choisissant de soutenir le potentiel de nos gènes.